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Ces ministres qui se projettent déjà sur les élections municipales de 2026

L’échéance est lointaine et l’heure est aux européennes. Mais beaucoup de ministres pensent déjà aux municipales de 2026. Et peut-être même jusqu’à Matignon. Il y a peu, le sénateur Renaissance de Côte-d’or François Patriat a conseillé au nouveau premier ministre, Gabriel Attal, d’envisager une candidature à Paris. « Et là, tu prépares 2032 », lui a-t-il suggéré. Sa réaction ? « Il a souri », raconte le sénateur.
Peut-être, à tout le moins, M. Attal sera-t-il candidat à Vanves (Hauts-de-Seine), comme en 2020. Cette année-là, neuf membres du gouvernement d’Edouard Philippe s’étaient lancés, et sept avaient été élus. Aujourd’hui, dans l’équipe de Gabriel Attal, dix-neuf ont déjà tenté leur chance lors des précédentes municipales.
Beaucoup d’entre eux seront probablement candidat dans deux ans. Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin (à Tourcoing, Nord), mais aussi Marc Fesneau (agriculture, à Marchenoir, Loir-et-Cher), Rachida Dati (culture, à Paris), Christophe Béchu (transition écologique, à Angers) ou Dominique Faure (collectivités locales, à Saint-Orens-de-Gameville, Haute-Garonne)…
Tenaillés depuis 2017 par l’obsession lancinante de s’implanter localement pour assurer la survie du macronisme, les partisans d’Emmanuel Macron – qui ne pourra pas se représenter en 2027 – savent que l’enjeu est crucial. « Il faut réussir une implantation locale, admet-on au cabinet de la secrétaire d’Etat chargée de la ville et de la citoyenneté, Sabrina Agresti-Roubache. Car il y aura un après-Macron. Et il faudra des élus locaux. Or, on n’a pas réussi à le faire jusqu’à présent. »
Comme Mme Agresti-Roubache, qui a des vues sur Marseille, la nomination au gouvernement de plusieurs personnalités qui convoitent des métropoles n’est pas anodine. Celles-ci peuvent espérer un surcroît de notoriété et de crédibilité pour consolider leur candidature. Sabrina Agresti-Roubache « y pense, reconnaît l’un de ses conseillers, mais la décision n’est pas arrêtée. Elle aurait une vraie légitimité. Il y a une volonté très forte du président de la République. » Sa présence au gouvernement est vue comme « un avantage », car « cela donne plus de visibilité aux plans national et local, poursuit le même interlocuteur. D’autant plus qu’elle s’est vue confier la conduite du plan Marseille en grand ».
C’est également le cas de Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’enfance, de la jeunesse et des familles, à Nantes ; mais aussi de Thomas Cazenave, chargé des comptes publics, à Bordeaux. Remporter des grandes villes, dont certaines ont été perdues en 2020 (comme Lyon ou Strasbourg), c’est assurer des fiefs au macronisme, et cela permettrait d’atténuer les échecs ailleurs, symptôme des difficultés d’implantation de Renaissance dans des territoires encore bien tenus par les « anciens » partis.
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